Ensor

Dans la Belgique des années 1880-1890, le novateur James Ensor se heurte à la relative incompréhension de ses contemporains. Si sa conception géniale et visionnaire échappe aujourd’hui encore à toute classification, on voit en lui le précurseur de l’art moderne. L’artiste vit d’abord du réalisme, mais il se met très rapidement à évoquer mystère et intériorité dans de sombres intérieurs bourgeois, et fait des essais de texture et de couleur de la peinture. À compter de 1883, sa créativité débordante connaît un nouveau tournant qui fait jaillir et s’entremêler réalité, fantastique ou ironie. Masques et squelettes s’imposent pour motifs principaux. Se sentant méconnu, seul, Ensor se rebelle contre la bonne société par la dérision et la caricature. Son originalité réside dans l’introduction d’une iconographie carnavalesque et macabre, témoin d’un expressionnisme avant la lettre. Quelques exemples illustrent les liens pour le moins contradictoires qu’il entretient avec ses contemporains.